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29 janvier 2013

COPING & RÉSILIENCE


Dans "Sauve-toi, la vie t’appelle" Boris CYRULNIK distingue le "coping" de la résilience.
En le lisant, je pense simultanément
1. que c’est très important, juste et passionnant
2. pourquoi n’ai-je jamais entendu parler de cette différence?
3. pourquoi emploie-t-il un mot anglais et pourquoi 
n’y a-t-il pas de mots français pour 
nommer cette chose importante?

Pour comprendre la différence entre "coping" (1) et résilience (2), le mieux est de lire CYRULNIK et notamment la page 94 où il explique ceci : Quand un enfant vit une situation traumatique, il y fait face comme il peut. "Le coping consiste à affronter l’épreuve au moment où elle se présente... L'enfant défie le malheur avec sa petite personnalité déjà construite... Il combat ce qui est autour de lui avec ce qui est en lui... On parlera de résilience plus tard, dans l’après-coup, quand l’enfant devra affronter dans sa mémoire la représentation de ce qu’il a subi".


Les deux questions, pourquoi n’en ai-je jamais entendu parler jusqu’ici et pourquoi  s’exprime-t-il en anglais sont en fait une seule et même question, ou du moins elles appellent des réponses voisines.

Lorsque des gens compétents parlent d’un sujet qui les intéresse en ayant le temps d’en parler, ils utilisent un vocabulaire précis et s’ils ne disposent pas d’un vocabulaire  précis, ils le créent progressivement.

Si des personnes, parlant français, parlaient des questions de comment les enfants font face aux évènements  traumatiques dans l’immédiat et à plus long terme, ces personnes créeraient un vocabulaire français permettant de dire les notions de résilience et de coping.

L’utilisation du mot coping est la preuve que le sens profond que ce mot recouvre n’a pas souvent été débattu ni travaillé dans notre pays.

Et cela rejoint la deuxième question, si je n’en ai pas entendu parler, c’est qu’on n’en a pas beaucoup parlé autour de moi.

Comment un enfant réagit-il lorsqu’il subit un traumatisme? Comment y réagit-il dans l’immédiat et à plus long terme? Ces questions devraient être fréquemment abordées. Elles devraient faire l’objet de publications, de colloques, de rencontres. Mais elles devraient aussi être abordées souvent de façon informelle dans les discussions entre psychologues, entre médecins ou entre enseignants.



Pourquoi ne le sont-elles pas, ou si peu? Je laisse cette question sans réponse parce que j’aimerais que le lecteur s’interroge et interroge autour de lui.


Mais je voudrais signaler un facteur qui n’est pas toute l’explication mais qui joue un rôle important. La presse médicale et les colloques sont sponsorisés par les laboratoires pharmaceutiques. La presse médicale n’est pas en prise directe avec les interrogations des professionnels. La presse médicale a sa propre logique et son propre agenda. Mais la faiblesse de cette presse n’est pas tout, elle est en lien avec d’autres facteurs.


Jean-Pierre LELLOUCHE

(1) "Coping" vient du verbe "to cope" = se débrouiller, s'en tirer - "He's coping pretty well" = Il s'en tire très bien - "She just can't cope any more" = Elle ne s'en sort plus - (Robert & Collins, édition 1987)  
   
(2) Résiliencephénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l’évènement traumatique pour ne plus vivre dans la dépression et se reconstruire. La résilience serait rendue possible grâce à la structuration précoce de la personnalité, par des expériences constructives de l'enfance (avant la confrontation avec des faits potentiellement traumatisants) et parfois par la réflexion, ou la parole, plus rarement par l'encadrement médical d'une thérapie (Wikipedia)
    Du verbe latin resilio, ire, littéralement "sauter en arrière", d'où "rebondir, résister" (au choc, à la déformation),

    "Resilience"= ressort, élasticité - "Resilient" = qui réagit -" He's very resilient" = Il a beaucoup de résistance (physiquement), il récupère bien (mentalement) - (Robert & Collins, édition 1987)  
   

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