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29 janvier 2013

FAIRE TRAVAILLER SES MÉNINGES


Je crois que le jeu a une place dans l’examen d’un enfant. Je pense que le jeu peut être un outil utile pour apprécier si une maladie est grave et notamment dans le cadre du diagnostic d’une méningite.





Les étudiants en médecine apprennent que, lors d’une  méningite, il y a une raideur douloureuse de la nuque). Lorsqu’un enfant arrive aux urgences de l’hôpital, ces étudiants l’examinent sérieusement, c’est à dire que, sans  perdre de temps, ils cherchent à vérifier s’il présente ou non ce signe qui leur a été présenté comme le signe capital (puisque cette raideur fait partie de ce que les Professeurs de médecine nomment "le trépied méningitique"). L’enfant pleure, a peur, est douloureux, se débat et l’interne de médecine ne sait pas comment conclure. De toute façon, au moindre doute, l’enfant subira (ou aura ou "bénéficiera", selon le point de vue d'où l'on se place) une ponction lombaire et un examen du liquide céphalo-rachidien. 

Si l'on prend le temps de lui parler, si l'on prend le temps de  parler à ses parents, si l'on prend le  temps de le mettre en  confiance (et même de le séduire !), on peut alors jouer  quelques  minutes avec lui. Jouer cela peut vouloir dire jouer avec la voix ou faire des mimiques ou sortir la langue et lui  demander d’imiter. Mais jouer, c’est inventer avec l’autre et  avec l’inspiration du moment un jeu.


«Si un enfant se prête au jeu et s’il éclate de rire, il n’a pas de méningite». Je mets cette phrase entre guillemets car elle m’a été enseignée comme à beaucoup d’autres et qu’eux et moi en  avons apprécié la justesse.

Pourquoi cette phrase que je répète en la soulignant ,«Si un enfant se prête au jeu et s’il éclate de rire, il n’a pas de  méningite», pourquoi cette phrase est-elle si peu présente dans l’enseignement ?


La raideur de la nuque est un signe que l’on recherche lors de l’examen clinique. Elle se situe dans le cadre de la médecine. Le médecin actif mobilise la tête du patient passif. Le signe raideur de la nuque appartient à la médecine. Les éclats de rire appartiennent à la vie normale. C’est l’enfant qui éclate de rire.

La raideur de  la  nuque est appréciée par le médecin qui est celui qui agit et qui parle : "Il a, ou il n’a pas, une raideur"

L’éclat de rire, s’il était recherché, serait une parole, émanant de l’enfant qui dirait "Je n’ai pas de méningite".

Un monde où les enfants parleraient, un monde où la confiance, le dialogue et un peu de temps permettraient à cette parole de se dire n’est pas pour demain.

Ce n’est donc pas demain que le rire sera recherché. Après demain peut-être ?


Jean-Pierre LELLOUCHE

5 commentaires:

  1. Merci à vous et vos collègues pour ce blog vraiment intéressant. Je suis à la recherche d'infos sur le vaccin contre la méningite et c'est d'abord vers votre blog que je me tourne. Mon fils aîné à 3 ans et mon médecin traitant m'a informée qu'il existait un vaccin contre la méningite si je souhaitais le faire.
    Qu'en pensez vous? J'avoue ne pas connaître cette(ces) maladie(s) à part la légendaire raideur de la nuque et un réel danger possible. Quel serait l'atout d'une vaccination ? Merci pour votre réponse.

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    1. Bonjour et merci de vos encouragements. Il n’existe pas en " un vaccin contre la méningite ", mais au moins trois vaccins contre plusieurs germes responsables de méningite purulente.
      Les trois principaux germes retrouvés lors des méningites bactériennes en France sont l'Haemophilus Influenzae, le Pneumocoque et le Méningocoque, en sachant que pour compliquer les choses, il existe de nombreux sérotypes différents parmi chacune de ces trois familles.
      Il existe un vaccin contre les principales souches d'Haemophilus responsables d'infections graves dites "invasives" (méningites, septicémies, épiglottites...) Ce vaccin est actuellement inclus dans les vaccins pentavalents (Infanrix Quinta ou Pentacoq) et hexavalents (Infanrix Hexa).
      Le vaccin contre 13 souches les plus virulentes de Pneumocoque s'appelle Prévenar 13.
      Il existe enfin un vaccin qui est actuellement recommandé contre un sérotype de Méningocoque, le sérotype C (commercialisé sous les noms de Méningitec, Neisvac ou Ménjugate).
      Autant je suis favorable à la réalisation des deux premiers vaccins, surtout chez les nourrissons gardés en collectivité, autant je suis très septique sur l'utilité du vaccin anti-méningococcique. Le sérotype C est très rare en France alors que c'est le sérotype B qui est de loin le plus fréquent. Le bénéfice-risque me parait peu favorable. On a par exemple détecté récemment dans le vaccin Méningitec des particules étrangères métalliques sans que l'on sache très bien quelles conséquences cela pourrait avoir... Ce vaccin vient de plus se rajouter aux assez nombreux autres vaccins, avec leurs adjuvants aluminiques, qui ont tendance à s'additionner au fil des années.

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  2. Je vous remercie tout d'abord pour votre blog, votre ouverture d'esprit devrait être un modèle bien plus suivi dans le milieu médical français. J'ai une question concernant ma fille qui est née grande prématurée à 28 semaines. Elle a aujourd'hui 10 mois passés, va très bien, est gardée chez une nounou avec un autre enfant. Elle a déjà reçu 2 doses d'infanrix quinta à 2 mois et 4 mois d'âge réel, et 3 injections de Prevenar 13 à 2 , 4 et 5 mois d'âge réel. Je n'avais alors pas réussi à convaincre la pédiatre de ne pas faire Prevenar et infanrix en même temps. Heureusement ma fille l'a bien supporté, car cela fait beaucoup de doses...Aujourd'hui j'ai deux rdv qui sont fixés, le premier à l'âge de 11 mois pour refaire infanrix quinta et prevenar 13 en même temps (encore!), le 2eme à 12 mois pour le ROR et le meningocoque C en même temps. Je compte refuser le meningocoque ( on voulait lui faire à 5 mois en même temps que le Prevenar j'avais déjà refusé). Je voudrais votre avis sur ce protocole. Si vous avez des articles qui soulignent votre avis je suis très preneuse aussi car intéressée. En vous remerciant grandement. Cordialement.

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  3. Bonjour et merci de vos appréciations.
    Pour les vaccinations à venir, elle est actuellement protégée du fait des deux vaccins réalisés précédemment. On peut donc très bien décaler le vaccin Prévenar d'un mois, après le rappel de l'Infanrix Quinta.
    Je ne suis pas du tout convaincu de l'efficacité du vaccin contre le méningocoque C. Depuis qu'il est réalisé en France, il n'y a pas de baisse significative de la fréquence des méningites liées à ce germe. De plus vacciner contre un seul sérotype de méningocoque risque de favoriser l'émargence des autres sérotypes (méningo B, X, W). Ceci aboutit de plus à rajouter une vaccination avec de l'adjuvant aluminique.
    Le vaccin ROR pourrait être décalé par ailleurs chez un ancien prématuré, il prend d'autant mieux qu'il est fait plus tard. Il pourrait donc être décalé vers l'âge de 18 mois.

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    1. Le rappel vaccinal du vaccin Infanrix Quinta peut être fait en principe 6 mois après la dernière injection. Mais votre enfant est actuellement toujours protégée par les injections ultérieures et il n'y a aucun problème à attendre jusqu'à 12 mois (C'est d'ailleurs ce protocole qui était pratiqué il y a quelques années avec un rappel qui était fait vers l'âge de 18 mois). Le principe est le même pour le Prévenar.

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