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1 janvier 2014

UNE PRONATION DOULOUREUSE...INDEFINIE


Qu’est ce que la pronation  douloureuse des en­fants ?
En relisant la 30ème édition du dictionnaire Garnier-Delamare, j'y retrouve des affirmations qui m'avaient choqué et qui me choquent encore et toujours. Ce texte est destiné à faire reconnaitre cette affection bénigne de la petite enfance et rappeler qu'ils peuvent être soulagés bien avant "quelques  jours" de souffrance et d'immobilité comme le prétendent les auteurs de ce dictionnaire médical





Dans le dictionnaire Garnier-Delamare des termes techniques de médecine, 18ème édition de 1967, on lit à propos de la pronation douloureuse des en­fants ceci: " Synonyme torpeur douloureuse (Chassaignac). Parésie douloureuse du bras survenant chez les jeunes enfants à la suite d'une traction brusque sur le membre supérieur (enfant tenu par la main). Elle guérit spontanément en quelques jours."



Cette définition est très surprenante d’une part parce qu’elle ne dit pas un certain nombre de choses importantes qu’on lira ci-dessous dans le texte du dictionnaire Wikipedia

" La pronation douloureuse est la lésion traumatique du coude la plus fréquente chez l'enfant de 1 à 5 ans. C'est une subluxation de la tête du radius secondaire à une traction brusque sur la main alors que le coude est en extension et que l'avant-bras et la main sont en pronation. L'enfant a mal lorsqu'il essaie de se servir de son bras. Logiquement, il ne l'utilise plus et le laisse pendre. Parfois, il se met à jouer de l'autre main. Parfois, il pleure sans discontinuer depuis l’incident. Toute tentative des parents pour plier le coude ou mettre la main en supination provoque des pleurs et des cris.



Le diagnostic est clinique, ni la radiographie ni l'échographie ne sont utiles. L'histoire classique de la traction brusque sur la main manque parfois à l'interrogatoire. L'enfant se présente toujours avec l'avant-bras en pronation (il présente le dos de la main vers le haut). La palpation de la tête radiale est douloureuse. Le bras ne présente ni déformation, ni rougeur, ni gonflement. L'enfant n'a pas de fièvre.


Le traitement consiste à porter lentement l'avant-bras en supination puis à fléchir le coude. La réduction s'accompagne parfois d'un ressaut que l'on peut sentir en posant un doigt sur la tête radiale. Instantanément, la douleur disparaît et dès que l'enfant est calmé, on peut constater qu'il se remet rapidement à utiliser son bras."


Cette définition du Garnier-Delamare est donc surprenante surtout par cette dernière phrase « Elle guérit spontanément en quelques jours. »

Lorsque l’on dit « Elle guérit spontanément en quelques  jours »,  cela signifie que l’on considère qu’il est acceptable, qu’il est imaginable, qu’il est envisageable de la laisser évoluer et de constater alors au bout de « quelques jours » que l’enfant est guéri.

Cela me semble incroyable. Quand un enfant se présente avec cette attitude de "pronation douloureuse" et que le médecin en a fait le diagnostic, il lui suffit de parler à l’enfant, de lui demander de se laisser faire et de mobiliser lentement le coude pour obtenir instantanément la remise en place de la tête radiale. Cette rréduction est tellement radicale et tellement spectaculaire que lorsqu’un médecin a pratiqué avec succès cette réduction une ou deux fois, il est persuadé (à juste titre) qu’il va obtenir une réduction rapide. Si bien que, lorsqu’il demande à l’enfant de se laisser faire en lui disant qu’il va être bientôt soulagé, l’enfant le croit (à juste titre) et se laisse faire et il est instantanément soulagé puisqu'il peut à nouveau se servir sans difficulté de son bras.

Si j’écris pour protester contre cette définition de 1967, c’est parce qu’elle est inacceptable et qu’elle était inacceptable déjà en 1967. Mais on retrouve encore cette même définition dans toutes les éditions de ce dictionnaire. En 2012, soit 45 années plus tard, ce dictionnaire ayant été réédité 14 fois dans l’intervalle, reproduit la même définition et nous dit toujours "qu'elle guérit spontanément en quelques jours."


Jean-Pierre LELLOUCHE

2 commentaires:

  1. HEURTEPENSE Xavier2 janvier 2014 à 13:49

    Il me semble que Lellouche a raison de dénoncer cette définition de la pronation douloureuse. Définition qui reste la même en 2012 à ce qu’elle était en 1967.
    Si cette définition reste aussi insatisfaisante, c’est parce que les lecteurs ne font pas connaître leur avis et ne protestent pas.
    Et il y a deux catégories de lecteurs qui devraient se sentir obligés de lire et de lire attentivement ce dictionnaire et quelques autres documents de base: ce sont les enseignants d’une part et les responsables de la santé publique d’autre part.
    Dans l’édition 2009 par exemple, il est dit à propos du BCG qu’il est obligatoire. A propos de l’anorexie mentale que « ses rapports avec la maladie de Simmonds ont été discutés » et à propos de la neurasthénie qu’elle est une « névrose se manifestant souvent chez les déprimés et présentant comme caractères fondamentaux une hypotonie musculaire et artérielle, une diminution plus ou moins caractérisée des sécrétions glandulaires accompagnée de céphalées, rachialgies et de dyspepsie gastro-intestinale…»
    On ne peut bâtir un socle de connaissances à partir duquel s’informer, réfléchir et débattre que si on a une base commune. Les définitions des dictionnaires sont un élément important. Il nous faut veiller tous ensemble à les améliorer.

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  2. Article intéressant sur la pronation douloureuse : http://sante.orthodz.com/2017/05/03/pronation-douloureuse-du-coude-causes-et-manoeuvre-de-reduction/

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