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14 juin 2017

JE PROTEGE MON ENFANT DU SOLEIL

Chacun sait que le soleil est indispensable à la vie végétale, animale et humaine. L'exposition solaire est bénéfique au fonctionnement humain. Elle permet une fabrication trans-cutanée de la vitamine D, a un rôle antidépresseur et peut améliorer certaines maladies de la peau (eczéma, psoriasis). Mais point trop n'en faut, surtout chez le jeune enfant dont la peau est plus fine et plus sensible à une exposition excessive. Quelles sont les risques et les mesures de protection contre les rayons solaires ?



Quels sont les dangers potentiels des rayons solaires ?


Le spectre de la lumière solaire peut être nocif en cas d'exposition trop intense ou prolongée aux rayonnement ultra-violets (symbole UV). Les rayons infra-rouges sont responsables du réchauffement de l'atmosphère et de la peau qui les reçoit. 

Parmi les UV, il existe des UVA qui pénètrent la peau de façon plus profonde. Ils peuvent être responsables d'un vieillissement prématuré de la peau et sont également susceptible d'être à l'origine de remaniement du matériel génétique des cellules cutanées, à l'origine de cancers de la peau (carcinomes surtout et mélanomes). Les expositions solaires intermittentes et violentes, qui provoquent des coups de soleil répétés, particulièrement pendant l'enfance et sur des sujets à peau claire, aggravent considérablement le risque de mélanome à l'âge adulte. 

Les UVB restent à la surface de la peau et activent les mélanocytes, cellules qui fabriquent de la mélanine, le pigment qui colore l’épiderme. Ils sont responsables des coups de soleil qui est une brûlure de la peau surtout sur les peaux claires et fines et du bronzage plus ou moins marqué selon le phénotype de la peau de chaque individu.

Un coup de soleil peut aussi survenir si l'enfant est à l'ombre, sous un parasol, en raison de la réverbération des rayons UV sur la mer (10%) le sable (20%), un mur blanc ou en présence de neige (90%). Les nuages ne filtrent les UV que partiellement, surtout s'ils sont en haute altitude. Se méfier des journées nuageuses ou venteuses, où la sensation de chaleur est diminuée, d’où un risque d’exposition prolongée, sans protection. On peut s'informer sur l’indice du rayonnement UV de la journée sur une site météo. Cet indice est étalonné entre 1 et 11 et on conseille une protection à partir de l’indice 3. La dangerosité des UV est également fonction de la position du soleil. Lorsque celui-ci est au zénith, vertical au-dessus de la zone exposée (entre 12 et 16 H), le soleil est plus proche et donc ses rayons UV plus rapidement nocifs. 

Les UV sont également dangereux pour l’œil. Une exposition intense aux sports d'hiver de la cornée peut déclencher une "ophtalmie des neiges", coup de soleil de la superficie du globe oculaire. La cataracte (opacification blanchâtre du cristallin) a plusieurs causes mais de nombreuses études mettent en évidence le rôle des UV qui accélèrent le phénomène. L'OMS estime que près de 20 % des cataractes, première cause de cécité mondiale, sont liés aux expositions solaires. 

Comme pour la peau, les effets des UV sont cumulatifs. Dès le plus jeune âge il est donc conseillé de protéger ses yeux par le port de lunettes de soleil enveloppantes, munis de verre à la filtration UV garantie.

Le coup de chaleur est lié à une perturbation du système de régulation de la température corporelle. Il est favorisé par une température ambiante importante, un fort degré d'humidité, une faible aération, la pratique excessive d'activités physiques, le manque d'hydratation… Le premier des symptômes est une élévation importante de la température corporelle (+ de 40°), associée à des maux de tête, une chute de la tension et une accélération du rythme cardiaque… Il est plus à redouter chez les jeunes enfants et les nourrissons qui ont des réserves en eau plus faibles que les adultes et une  moindre faculté à réguler la température du corps. 

Les vêtements foncés, à maille serrée et secs protègent mieux des UV. Les vêtements clairs protègent mieux des rayons infra-rouges et donc de la chaleur. La baignade protège également de la chaleur mais pas des UV. Des apports liquidiens réguliers sont à proposer chez le jeune enfant. C'est en raison de ce risque de coup de chaleur que l'on recommande également de ne pas exposer un jeune enfant de moins de 2 ans en plein soleil, ce d'autant que les peaux très fines et pâles des nourrissons n'apprécient pas forcément les brûlures des coups de soleil.

Quels sont les moyens de protection ?


La meilleure protection contre le soleil, c’est bien évidemment l’ombre, en choisissant un espace naturellement abrité ou sous un abri artificiel, parasol ou tente. Les heures d'exposition intense (12 à 16 H) doivent être évitées et le séjour extérieur fera donc suite à la sieste.


La protection par des habits amples laissant uniquement les bras et les jambes à l'air est préférable. La baignade se fera avec un T-shirt chez les jeunes enfants. Le chapeau à bords larges ou la casquette sont obligatoires. Pour ceux dont la peau est fragile, un habit anti-UV peut être utile surtout en cas de séjour prolongé et /ou répété.Ne pas oublier les lunettes à filtre anti-UV.



Plus le phototype de la peau est fragile et faible, plus la protection devra être intense et renforcée. 

1. Individu extrêmement sensible au soleil : Peau blanche-laiteuse avec taches de rousseur et cheveux roux, prenant toujours des coups de soleil en cas d’exposition.

2. Individu sensible au soleil : Peau claire avec quelques taches de rousseur et cheveux blonds ou châtains, prenant souvent des coups de soleil en cas d’exposition mais pouvant obtenir un hâle.

3. individu à peau intermédiaire : Peau claire, ne prenant des coups de soleil qu’en cas d’exposition intense, bronzant assez facilement.

4. Individu à peau assez résistante : Peau mate, ne prenant des coups de soleil exceptionnellement et bronzant facilement.

Le type d'exposition (lieu, durée, heure, météo...) rentre également en ligne de compte. Voir ci-dessous les recommandations de la pharmacovigilance (ANSM) pour le choix des types de produits à appliquer.




Quid des filtres solaires dans tout cela ?


Les crèmes solaires ne doivent surtout pas être considérées comme un produit anti-UV magique et absolu. Il faut associer plusieurs protections chez l’enfant : vêtements, chapeaux et produits anti-solaires. Ne pas oublier non plus de sécher l’enfant après chaque bain et de remettre une couche du produit anti-solaire. 

Ces produits ne servent que de complément à cette protection solaire sur les zones de peau découvertes, à condition qu’elles soient capables d'assurer un niveau de filtration suffisant. 

Les filtres solaires sont classés selon un facteur de protection solaire dénommé FPS (
facteur de protection solaire). Les indices inférieurs ou égaux à 10 ont une protection «faible», de 15 à 25, on passe à une protection « moyenne ». La « haute protection » correspond aux indices 30 et 50, tandis qu’à 50+, on est "au top" avec de la « très haute protection ». Il est désormais interdit de s'attribuer des termes imprécis comme " écran total " puisque aucun produit ne filtre en totalité les UV. 

La réglementation exige également que les crèmes protègent à la fois contre les UVB et les UVA avec un rapport de 1 à 3 (Un produit d'indice FPS 30 doit correspondre à une protection anti-UVA d'au moins 10). Il faut bien vérifier que le produit choisi comporte sur son emballage le logo "UVA" ci-contre.


Les filtres solaires se divisent en deux catégories, les filtres organiques et les minéraux:


- Les filtres organiques (ou chimiques) sont des molécules de synthèse qui absorbent partiellement les rayons UVA et UVB. Ils ne sont efficaces qu'au bout de 20 mn. et doivent être renouvelés toutes les deux heures. Ils ont l'inconvénient d'être relargués dans la mer lorsque des baignades et sont très toxiques pour les algues dont dépend la survie des coraux. 
  Il faut éviter les produits contenant du benzophénone qui est un perturbateur endocrinien de même que le propyl-parabène, le benzylsalycilate et l'éthyl cinnamate. Certains constituants peuvent aussi déclencher des allergies de contact ou être suspecté d'effet possiblement toxique chez le jeune enfant comme le conservateur phénoxy-éthanol.

- Les filtres minéraux sont composés à base d'oxyde de zinc  (ZnO), de dioxyde de titane (TiO2) et de talc. Ils réfléchissent les rayons UV et ont un effet immédiat. Leur inconvénient esthétique est de pouvoir occasionner un "effet clown" du fait de marques blanchâtres sur la peau. Cet écueil a été combattu par la réduction de ses composants à la taille de nanoparticules (on retrouve alors dans la composition du produit le nom du composant suivi de la formule [nano]). Toute la difficulté consisterait à miniaturiser le plus possible les deux substances sans atteindre la taille nanométrique. Un défi que les fournisseurs d’ingrédients n’étaient pas, ces dernières années, capables de relever.

    Le problème des nanoparticules, lié à leur taille, est de pouvoir favoriser leur pénétration transcutanée avec des inconnues quant à leur devenir à long terme dans le corps humain. D'ailleurs la pharmacovigilance recommande depuis 2011 de ne pas utiliser de produit de protection solaire contenant du TiO2 sous forme nano-particulaire sur :

    – la peau lésée, à la suite d’érythèmes solaires (ou «coups de soleil»), ceci en l’absence de données d’absorption cutanée spécifiques ;
  – le visage et dans des locaux fermés lorsque ces dernières sont contenues dans des sprays aérosol, dans l’attente de données permettant de finaliser l’évaluation du risque par voie aérienne.



- Les filtres solaires "bio" utilisent traditionnellement l'oxyde de zinc et le dioxyde de titane, mais leurs cahiers des charges excluent l’utilisation de ces deux ingrédients sous forme [nano]lls excluent plusieurs composés indésirables mais ne sont pas, par principe, exempts d’allergènes. Au sein de la gamme « spécial enfants », les différences ne sautent pas aux yeux, du point de vue de la composition, entre les crèmes bio et les conventionnelles. Côté efficacité, ces filtres "bio" ont tendance à se distinguer parfois par une protection anti-UVA insuffisante (comme le lait solaire Biosolis).

   On a longtemps cru que les produits "bio" (à base de dioxyde de titane et d'oxyde de zinc) prenaient l’avantage concernant la préservation de l’environnement marin. En effet, les filtres chimiques utilisés par le tourisme de masse engendrent un phénomène de blanchiment des coraux, synonyme de leur mort. Malheureusement, certaines études montrent que les filtres minéraux en sont aussi bel et bien capables.



En pratique, quelles marques privilégier ?

L'association de consommateurs QUE CHOISIR conseille dans l'ordre de préférence
les crèmes solaires d'indice 50 suivantes, dans la "gamme" enfants" :
(Mise à jour le 21 Juin 2021)

AVENE Intense protect
MUSTELLA  Spray solaire haute protection
APTONIA 50+ kids (Décathlon)
SVR Lait Sun secure
VICHY Capitall soleil, gel peau mouillée
EUCERIN Sensitive protect kids, sun spray
NIVEA Sun Kids sensitive protect & play 
LIDDLE Cien sun, kifds spray solaire
ZENOVA (Action) Sun milk sensitive 
GARNIER Ambre Solaire, enfant sensitive expert + 




Bon à savoir : le prix n’est pas forcément un signe de qualité ni l'achat en pharmacie ou en para-pharmacie. (Le lait SVR coté 14/20, coûte 169 E. le litre tandis que le lait APTONIA  revient à 67 E. le litre, alors qu'il a reçu la même note...)


Dominique Le Houézec

(je déclare n'avoir aucun conflit d'interet avec l'industrie cosmétique)


 

 


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