«Nous vivons une époque formidable, le progrès fait rage et le futur ne manque pas d'avenir»
Philippe Meyer, «toutologue» de France Culture
Que nous le voulions ou pas, nous sommes dorénavant à l'ère
de l'ordinateur et du portable. Le microprocesseur est incontournable et a pris
le pouvoir. L'objet transitionnel de l'homme moderne sonne à tout va et
partout, au mépris des méchantes affichettes enjoignant aux visiteurs polis de
les mettre en veille. On ne peut se promener sans croiser un individu qui
semble parler tout seul, le poing crispé le long de la joue ou pour certains
avec un kit main libre qui parait greffé sur le pavillon de leur oreille. Au
fil des ans, technologie oblige, le téléphone a élargi ses fonctions en même
temps qu'il s'amincissait et s’amaigrissait. Il est devenu réveil matin,
machine à jeux, expéditeur de messages écrits (on dit "textos" ou "SMS"), agenda,
calculette, appareil photo, caméra, appareil de radio, lecteur de musique...
Mais ce téléphone cellulaire parait maintenant bien désuet
et obsolète surtout lorsque Steve Jobs (Monsieur Apple) a commercialisé un
mini-ordinateur d'un format à peine plus grand que le portable et qui permettait de
se connecter facilement sur le réseau Internet avec toutes les portes ou plutôt les fenêtres
(Windows) que cela permettait d’ouvrir : messagerie, presse, annuaire,
géolocalisation, téléchargements... Ces nouvelles merveilles technologiques
représentent la génération dite des "smartphones" ou téléphones
super-intelligents et se nomment Iphone, Android, Windows Phone ou autres
BlackBerry.
Produit intermédiaire entre le smartphone et l’ordinateur
portable, la tablette tactile commence à se propager plus récemment. Pour les candides nés au
siècle précédent, je précise que cette ordinateur mobile, ressemblant à une
ardoise, se caractérise par sa minceur, son faible poids, l’absence de clavier
et de souris, le tout étant commandé au doigt et à l’œil.
La mémoire de plus en plus éléphantesque de ces petites
machines peut actuellement monter jusqu'à 64 Go (Le Go n'est pas un gentil organisateur mais signifie gigaoctet, soit
1 milliard d’octets). Pour avoir un ordre de grandeur un DVD peut stocker 4,7
Go de données numériques. On se rend donc compte que ces machines infernales risquent
de nous pousser à la passivité et à la délégation de pouvoir. Plus rien à
mémoriser, pas la peine de se fatiguer et éventuellement de réfléchir puisque
tout est là dans la petite boite magique obéissante qui sait tout et peut
résoudre tous les problèmes.
C’est ce qu’a bien compris l’association Terrafemina qui, en
partenariat avec l’opérateur Orange, nous propose un banc d’essai (elle appelle cela un «benchmark»)
d’applications destinées aux parents dans le vent, côté informatique. Orange, je ne vous présente pas, tout le monde
connait et on comprend aisément que cette société s’intéresse à tout ce qui touche à la
communication téléphonique, avec ou sans fil. Terrafemina par contre, c’est
moins connu, j’ai appris et je vous apprends donc qu’il s’agirait d’une
association loi 1901, créée en mai 2008 par Véronique Morali. Sa mission serait (je cite) «d’organiser
et d’accompagner des manifestations consacrées aux femmes des pays de l’Union
pour la Méditerranée, à leur situation et à leurs problématiques». Bon très bien me direz-vous, la parité
homme-femmes est dans l’air du temps, les droits de la femme doivent être respectés. Quand on visite le site correspondant, on a plutôt l’impression
de feuilleter un hebdo dans le registre «femme pratique» ou «la
femme moderne» que d'être sur un site d’association
à but non lucratif. On peut parcourir
des articles qui intéressent surement beaucoup de femmes branchées comme "Les souliers de MARIE-Antoinette adjugés 62.000 € à Drouot" ou bien "Le dépucelage tardif garant du bonheur amoureux". Le bandeau publicitaire
interactif est bien placé en évidence. Les
activités commerciales des partenaires (çà fait mieux que sponsors) sont en bonne
place (Casino, Générali, GDF-Suez, Coca-Cola, la banque postale, Lesieur…) car ils
doivent fortement s’intéresser à la ménagère de plus de 40 ans.
Ce partenariat Orange-Terrafemina a permis de mettre sur
pieds ce que ses créateurs nomment un «observatoire».
Quid de cet observatoire ? Il s’agit là «d’identifier, quantifier et
décrypter ces nouvelles pratiques (numériques), et interroger leur pérennité.
Une démarche quantitative et qualitative pour mieux comprendre les usages
de notre société connectée.» Cet observatoire forcément très observateur et destiné à la femme moderne ne saurait ignorer qu’elle
vit (ou vivra) surement en couple et qu’elle est même probablement mère ou envisage
de l’être. Comment faire pour que cet "observatoire" puisse aider ce couple à être de
parfaits parents et faire un sans-faute dans l’éducation de leur enfant?
La tablette tactile numérique est là pour
résoudre tous ces casse-têtes bien sûr. On va «organiser des contenus incontournables,
remarquables ou innovants à destination des «super-parents».
Que peut-on proposer pour ne rien rater? On peut dès
la naissance établir un journal de bord où tout est paramétré et organisé à l’avance,
alarme pour le biberon, les rendez-vous, les changements de couche. Ne pas
oublier de noter l’humeur de bébé et son sommeil ni bien sûr de suivre sa courbe
de croissance. Bébé n’arrête pas de
pleurer? Ce n’est pas grave, "Cry translator" vous explique la
cause de ses pleurs. Vous n’êtes pas
rassurés lorsque bébé dort. Nous avons
la solution grâce au "Smart Baby Monitor": vous l’avez sous les yeux avec
une caméra infrarouge la nuit, une
alerte sonne si le niveau de bruit augmente ou en cas de mouvement prolongé, on
peut même parler à bébé sans se déplacer grâce au micro intégré et lancer une
berceuse. Si l’endormissement est vraiment difficile, pourquoi ne pas essayer
le doudou virtuel : une peluche sur l’écran entonne une berceuse, le bébé
peut même toucher l’écran et agiter le téléphone pour déclencher des animations.
Espérons qu’il n’y passe pas toute la nuit !
Bébé a maintenant grandi en toute
quiétude grâce à ses parents numériques qui peuvent continuer sur la même
voie. On peut raconter une histoire à son enfant
sans être présent puisque l’on a enregistré sa voix et que l’image est accompagnée
du texte sous-titré. Vous séchez sur une question? On vous souffle la
réponse, indispensable pour répondre aux fameux "Pourquoi" incessants des enfants. Vous vous
inquiétez pour votre enfant? Les conseils du "psy" sont là pour répondre aux
parents angoissés et comprendre leur enfant. Vous voulez avoir une progéniture "sur-performante"? Facile, des cours de langue pour bébé sont disponibles. Et vous savez que votre enfant sera surdoué si dès 3 ans, il
profite de la visite virtuelle du Louvre grâce à "Louvre kids"!
Vous voulez qu’il soit premier dès le CP ? Un jeu d'enfant avec "Planète
Boing" qui propose des exercices sous la forme de jeux interactifs sans
oublier les récompenses et médailles à
gagner pour motiver l’enfant. Si cela semble un peu insuffisant, des cours
particuliers virtuels sont possibles entre 3 et 8 ans. Et bien sûr pendant les
vacances, on révise un peu avec le cahier de vacances numérique online. Mais attention, tout enfant doit aussi pouvoir s’amuser, bouger, sauter. Offrez-lui "ARBasketball", on peut jouer au basket n’importe où avec une balle et un panier
virtuels. Pour nos petites filles, la poupée Barbie n’aura plus le désagréable goût de plastique, Barbie devient virtuelle mais
on peut l’habiller sur l’écran et lui faire faire préparer une pizza ou la
faire défiler. Quant au chat de la maison, il ne perd plus ses poils depuis qu’il
est enfermé derrière l’écran, c’est "Tom le chat qui parle".
Votre enfant a grandi et il est adolescent. Les choses se compliquent car
vous sentez qu’il vous échappe et se rebelle. Pas de problèmes, il est sous contrôle.
Vous savez où il se trouve en permanence grâce à la géolocalisation "Zoemob".
Le GPS de son portable le suit comme son ombre. Les parents peuvent recevoir
des alertes automatiques quand le jeune entre et sort de l’école. Il est
également possible de surveiller le contenu de ses SMS ! Oui mais, il utilise
une langue étrange faite d’une mélange d’abréviations et de verlan. "Traducteur
SMS" est fait pour vous. C’est l’application rêvée qu’il vous faut pour
comprendre le langage étrange utilisé par vos ados sur leurs portables !
Une enquête a été diligentée en complément par Terrafemina pour estimer toutes les possibilités qui s’offrent avec cette super-nounou
électronique et l’acceptation actuelle
dans la population de ces objets électroniques chez leurs enfants.
L’institut CSA a interrogé par téléphone, mi-septembre 2012, 501 parents d’enfants de moins de 12 ans. Plus d’un tiers des possesseurs de Smartphone ou
tablettes (38%) ont déclaré avoir déjà acheté au moins une fois une
application spécialement pour un enfant de moins de 12 ans, particulièrement
les cadres (51%) ou les Franciliens (42%). Dans quel but : 84% des parents concernés par l’acte
d’achat déclarent avoir déjà acheté une application "pour jouer". Les applications "pour apprendre à lire, écrire, ou comme moyen de culture" sont moins
fréquemment achetées (46%) mais sont tout de même prisées chez les cadres (66% au lieu de 46% en
moyenne) et les parents les plus diplômés (52%).
Cet usage ne parait pas inquiéter les parents puisque 76%
d’entre eux considèrent que c’est une bonne chose que les plus jeunes enfants "se familiarisent de plus en plus tôt avec les nouveaux outils numériques" dont 20% "une très bonne chose". Seuls 19% pensant l’inverse et 3% "une très
mauvaise chose". De la même manière, seuls 12% des parents estiment que cela
sera plus tard "un désavantage, car cela les habitue à avoir accès à tout
facilement sans faire d’efforts" alors que 50% pensent que cela est au
contraire "un atout, car cela leur donne accès à des informations et savoirs
que n’avaient pas les autres générations". 35% estiment pour leur part que cela
n’est ni un atout, ni un désavantage.
Son application concrète au sein de l’école clive encore les parents:
une petite majorité (53%) sont en effet favorables à ce que l’on
remplace les manuels scolaires par l’utilisation de tablettes, mais une
proportion importante y est encore opposée (42%), parmi lesquelles les femmes
(49%) ou les plus jeunes parents (50% chez les 18-34 ans).
L'article de Terrafemina qui présente ce nouveau mode d'éducation "up-to-date" interroge pour conclure l'avis de spécialistes de l'enfance. Ceux-ci sont partagés. "C’est le Laurence Pernoud des temps modernes
disséminé et étoffé en autant d’applications" analyse Christel
Petitcollin, psychothérapeute. Le psychiatre, spécialiste des écrans, Serge
Tisseron veut modérer l’emballement pour ces nouvelles propositions
pédagogiques: "Aucune étude n’existe sur l’efficacité de ces
logiciels proposés aux enfants. Aucune instance indépendante ne valide la
qualité des applications", d’où une invitation à la prudence.
La journaliste de Terrafemina nous annonce pour finir que les
experts du jouet promettent une arrivée massive de tablettes tactiles spéciales pour enfants dans les rayons pour Noël 2012.
Je ne résiste pas, pour finir, au plaisir amer de vous citer
la synthèse des promoteurs de ces tablettes à visée pédagogique pour ces
enfants qu’ils ont baptisé la "génération tablette":
« Grâce à des applications multiples et variées
destinées à la fois à faciliter la vie et à combler toutes les lacunes des
parents, le numérique ouvre le chemin de l’hyper parentalité :
–omniscients, super compétents et hyper performants… les
parents numériques disposent d’une multitude de solutions pour assurer leur
rôle,
–ils peuvent ainsi offrir à leurs enfants hyper sollicités
et archi stimulés toutes les chances de réussite…
La tablette concrétise et incarne via ses applications, les
obsessions de perfection de l'époque déjà à l'œuvre dans les injonctions des
magazines féminins, dans l'explosion de la littérature self-help ou des
émissions de coaching à la TV...
Cette "Génération Tablette" découvre de plus en plus son
environnement et sa capacité à interagir avec lui à travers un écran et des
représentations virtuelles. Réalité augmentée, modélisation 3D, interactivité…
Quelles seront les conséquences de ces nouveaux usages sur sa perception du
monde ? Et quelle société construira demain la "Génération Tablette" ? »
Un article du quotidien "Le Monde" (1) vient commenter récemment (28.10.2012) cette apparition de la génération tablette à laquelle le journaliste attribue un "doudou numérique". En voici le texte :
"Les anecdotes fourmillent. Un enseignant d'école maternelle s'étonne de voir ses petits tenter d'animer une page de papier en faisant glisser leur doigt de droite à gauche. Un père est surpris quand son enfant préfère colorier son iPad plutôt qu'un cahier. Mutation culturelle inquiétante ou essor d'une nouvelle forme d'intelligence ? Le débat sur l'usage des tablettes numériques tactiles ne fait que s'ouvrir alors que ces instruments entrent chaque jour plus nombreux dans les foyers.
"Les parents et les enseignants s'inquiètent", constate Olivier Gérard, spécialiste des nouvelles technologies au sein de l'Union nationale des associations familiales (UNAF). Le 23 octobre, Apple a lancé en grande pompe son nouvel iPad Mini. Trois jours plus tard, Microsoft a dévoilé sa tablette Neptune. On attend aussi une prochaine évolution de la Nexus de Google. Selon l'institut GfK, 3,4 millions de tablettes seront vendues cette année en France (2,4 fois plus qu'en 2011) et plus de 10 % des familles en seront équipées fin 2012.
Les plus jeunes se sont emparés d'un nouveau "doudou numérique", comme l'appelle le psychologue et psychanalyste Michael Stora, fondateur de l'Observatoire des mondes numériques en sciences humaines. Selon une étude réalisée par l'institut CSA en septembre, les moins de 12 ans en feraient déjà un usage régulier dans 71 % des foyers équipés. Les éditeurs l'ont compris, qui investissent massivement le marché florissant des applications éducatives. La technologie et le commerce vont-ils trop vite ? "On peut le regretter mais, en matière de recherche sur l'usage des tablettes, on n'en est encore qu'aux balbutiements", note Olivier Gérard.
Le 20 janvier 2013, l'Académie des sciences posera une première pierre en présentant un rapport très attendu sur le bon usage des écrans, dont une partie sera consacrée aux tablettes. Le psychanalyste et psychiatre Serge Tisseron, qui en sera l'un des auteurs, appelle à la "prudence". "Les enfants aiment-ils les tablettes ? Ils imitent surtout leurs parents", estime-t-il. Pour lui, "les tablettes tactiles favorisent le développement de certaines capacités mais ne sont pas du tout utiles pour d'autres". Il faut donc rester mesuré dans leur usage.
Côté pile, Serge Tisseron leur accorde deux vertus : "Les tablettes favorisent le développement d'une intelligence intuitive ; les enfants tentent des actions, et reproduisent celles qui fonctionnent, remarque-t-il. D'autre part, résoudre de petits problèmes encourage l'intelligence hypothético-déductive." En revanche, côté face, elles n'apportent pas, juge-t-il, l'essentiel, notamment pour les moins de 3 ans. A cet âge, l'enfant doit mettre en place ses repères spatiaux et temporels. "Les tablettes, c'est un éternel présent, constate le psychiatre, pour le déplorer. Alors que lorsque les enfants utilisent des petits livres cartonnés, ils peuvent voir l'avant – les pages déjà vues –, le pendant – la page devant eux – et l'après – les pages restantes."
En 2007, Serge Tisseron avait pris la tête d'une croisade de nombreux scientifiques contre l'arrivée en France de chaînes de télévision spécialement conçues pour les moins de 3 ans. "Les études ont montré que la télévision est nocive en dessous de cet âge. Avec les tablettes, je réserve mon jugement", explique-t-il. Son principal opposant d'alors, Michael Stora, reste aujourd'hui son premier contradicteur. "De plus en plus de collègues sont moralistes, dans la guidance parentale. Cette tendance à diaboliser l'écran a un effet pervers : on en fait un objet de désir. Quand les parents s'inquiètent trop, cela crée un risque d'utilisation transgressive", juge-t-il. Pour lui, l'essentiel est dans la manière d'utiliser l'objet : "Ce qui compte, c'est la façon dont l'enfant est accompagné". Serge Tisseron est favorable à la création d'une forme de contrôle des logiciels dits éducatifs. Il fait remarquer que "personne ne vérifie s'ils sont vraiment efficaces".
L'une des préconisations de l'Académie des sciences, en janvier, devrait consister à mettre en place un laboratoire indépendant destiné à tester les produits. Même si en matière de livres, par exemple, cette précaution n'existe pas. "Sauf qu'on a, pour les livres, plus de recul", estime Serge Tisseron."
Quel enfants préparerons-nous avec ce monde dématérialisé et
cette réalité virtuelle ? Ceci me rappelle le tableau de René Magritte,
célèbre surréaliste, représentant une image
de pipe sous laquelle figure le texte "Ceci
n’est pas une pipe". Que sauront-ils
ces enfants "génération tablette" de l’odeur du giron maternel, de la magie des bercements paternels, de la réassurance de l'histoire lue le soir au coucher, du bruissement des feuilles, des embruns sur le visage, du cri de la mouette, du sable que l’on laisse filer doucement entre les doigts, de la couleur de la pleine
lune, de la douceur du pelage du chat, de la consistance collante de la pâte à modeler, de l'odeur des cahiers neufs de chaque rentrée, des sous que la souris apporte sous l'oreiller à chaque dent qui tombe, de la difficulté à choisir les jouets à inscrire sur la lettre au père Noël... Et si c'était la vraie vie que l'on apprenait plutôt à ces enfants, est-ce que cela serait si grave ?
Dominique LE HOUEZEC
Lorsque j'ai reçu de la part d'un collègue pédiatre le lien qui permettait de parcourir le dépliant publicitaire de TERRAFEMINA, j'ai pensé que c'était un gag fait par un internaute très performant. J'avais en effet buté sur l'adresse aux parents qui leur proposait (je croyais ironiquement) "d'être des big brothers très inventifs pour leur enfant".
RépondreSupprimerEh bien non il semble que tout ceci soit vrai et représente un sacré paquet de pognon!! Manifestement le rédacteur n'avait pas lu Orwell et a traduit "big brother" par grand frère. Les parents ne doivent pas être des grands frères pour leurs enfants mais des parents. Je crains que beaucoup de jeunes parents n'en aient pas entendu parler ni d'Orwell ni de ce qu'est la parentalité ... La surveillance vidéo des berceaux ne donnera au mieux que des insomnies du nourrisson, gageons que les doudous virtuels seront inefficaces...
Pour les ados si accros à la techno, je serais plus inquiet encore de la possibilité d'intrusion dans leur vie personnelle et intime sous prétexte de leur sécurité.
je suis étonné que des psy comme Serge TISSERON n'aient pas réagi avec plus de vigueur, mais ils ont été peut-être censurés ou manipulés ...
Au secours COLETTE, Marcel PROUST et PAGNOL, Nathalie SARRAUTE etc...
Alain QUESNEY
C'est effectivement effrayant.
RépondreSupprimerMais il faudrait en savoir plus. Qui fait cela, comment cela est il accueilli?
Est-ce que la même chose a été proposée dans d'autres pays et notamment aux USA ? Est-ce que cela se vend bien?
Il faudrait ensuite en faire une analyse critique détaillée. Occuper les enfants en voiture pour qu'ils ne s'ennuient pas et n'ennuient pas leurs parents n'est pas la même chose que de chercher à éviter la mort subite du nourrisson ou savoir à tout instant géolocaliser son enfant adolescent.
Je pense par ailleurs que si nous trouvons cela effrayant, je ne suis pas sûr que notre ressenti soit partagé par une majorité de pédiatres...
Jean-Pierre LELLOUCHE
Bonjour. Je suis très heureux de constater que des membres du corps médical commencent à se pencher sur les effets des tablettes et écrans en tous genres sur les jeunes enfants.
RépondreSupprimerPour autant, mon bonheur ne sera total que lorsque les mêmes membres du corps médical se pencheront de concert sur les effets des ondes électro magnétiques générés par ces mêmes engins.
La totalité des tablettes - y compris les versions "doudou" - fonctionnement exclusivement en mode wifi.
Ce qui veut dire que nos petits enfants dont le cerveau est bien fragile à cet age là (en tout cas les scientifiques, l'OMS et d'autres le disent pour ce qui concerne le téléphone portable...) en prennent littéralement plein la tête.
Et si le wifi arrive à la tablette cela veut dire qu'il y a une exposition wifi 24h/24 dans les maisons, y compris la nuit...
Quels impacts ? Que fait-on ? Que dit-on (aux parents, aux responsables de la santé publique, aux fabricants des engins, aux publicitaires....) ? Belles et angoissantes questions !!!
Bien amicalement
Denis LEBIODA (http://www.contaminations-chimiques.info/)
Je voudrais aussi ajouter - même si je ne me fais pas des copains avec ce genre de remarque ! - que le combat très médiatique sur les antennes relais est un peu l'arbre qui cache la forêt, ou qui détourne l'attention des vraies nuisances électromagnétiques... Le problème principal est celui lié à la généralisation des technologies domestiques sans fil, discrètes, qu'on ne voit pas, dont la plupart des usagers ne comprennent même pas l'existence et l'importance : les box internet/téléphone/télévision en wifi, les liaisons bluetooth entre ordinateurs et périphériques (souris, claviers, imprimantes, appareils photos...), les téléphones dect, les réseaux cpl, etc, etc... La liste est longue de ces appareils qui communiquent entre eux et polluent gravement l'intérieur des habitations dans l'indifférence générale. Il faut se promener dans une habitation "normale" d'un citoyen consommateur "normal", avec un appareil de mesure pour se rendre compte de l'ampleur des dégâts et des niveaux absolument faramineux de pollution OEM...
RépondreSupprimerDenis LEBIODA (http://www.contaminations-chimiques.info/)
Lettre ouverte à la rédaction du journal Le Monde, en réaction à l'article de Pierre Jaxel-Truer "La tablette, ce nouveau doudou" dont le texte est intégré plus haut dans la contribution de ce blog.
RépondreSupprimerVous avez fait paraître, dans votre édition du « Monde Magazine » datée du 28 octobre 2012, un article intitulé « la tablette, nouveau doudou numérique ». Cet article, tout en restant ouvert aux innovations technologiques actuelles, est remarquable par son caractère nuancé et non sottement technophile. Il souligne notamment l’absence de recul quant à l’utilisation des tablettes par les enfants et le défaut total de contrôle des applications prétendument pédagogiques. Sur ces points, ce « papier » est véritablement digne d’éloges.
L’association nationale Robin des Toits, pour la sécurité sanitaire dans les technologies sans fil, souhaite appeler votre attention sur le fait que ces développements omettent cependant un point particulièrement important, de nature à peser sur la décision des parents qui, en cette période d’approche de Noël, songent à offrir, ou à s’offrir, une tablette susceptible d’être utilisée par leurs enfants. Il s’agit de l’exposition aux champs électromagnétiques résultant de l’utilisation d’une tablette.
En effet, ces tablettes sont, et leurs fabricants s’en vantent, connectées en permanence et par défaut à Internet. La possibilité d’opter pour une connexion filaire, qui existe sur l’ordinateur familial comme sur les PC portables, n’existe pas dans le cas des tablettes. Résultat, l’utilisateur est en permanence bombardé de champs électromagnétiques de type 3G et/ou Wifi, dont la nocivité n’est aujourd’hui pas sérieusement contestée.
C’est ainsi qu’en janvier 2012, l’étude de Conrado Avendano, Ariela Mata et autres (Department of Obstétrics and Gynecology, Eastern Virginia Medical School, Norfolk, Virginia et Nascentis Medicina Reproductiva, Cordoba, Argentine[1]) mettait en évidence son impact sur la fertilité masculine. Les travaux du scientifique américain G.Carlo suggèrent quant à eux le lien entre le Wifi et différents troubles neurologiques chez l’enfant, en particulier l’autisme...
[1] http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22112647
D’une manière générale, les radiofréquences ont été classées comme « cancérogènes possible » (catégorie 2B) par l’OMS en mai 2011.
Les parents sont-ils informés de cette réalité ? Quel parent offrirait à son enfant un jouet « cancérogène possible » ?
Comment ne pas voir que quelle que soit la gravité du risque, il est plus élevé pour les enfants, dont les organes sont en développement, dont les tissus sont moins épais, et dont l’exposition sera plus longue au cours de leur vie ?
Se fondant sur ce constat, le Conseil de l’Europe (27 mai 2011)...recommande de préférer la connexion filaire au Wifi dans les écoles. Evidemment, ces recommandations valent aussi pour le lieu de vie des enfants !!
En France, la fabrication de terminaux radioélectriques spécialement destinée aux moins de 6 ans est prohibée par la loi, comme l’est la publicité pour les téléphones portables en direction des moins de 14 ans (loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement). Si les tablettes ne sont pas incluses dans le périmètre de l’interdiction de publicité, c’est tout simplement… qu’à l’époque elles n’existaient pas ! Beaucoup de parents hésitent à offrir un téléphone mobile à leurs enfants, mais n’ont pas cette hésitation pour les tablettes, alors que c’est exactement la même chose et que la tablette se porte près d’organes tout aussi vitaux que le cerveau, on ne vous fait pas de dessin…
Bref, fabriquer, vendre, promouvoir des tablettes pour les enfants, et en offrir aux siens, est gravement irresponsable. Cupidité chez les uns, fascination technologique chez les autres, l’inconscience règne. Pour encore combien de temps ?
Etienne CENDRIER - ROBIN DES TOITS
J'ai lu avec attention cet article. Il pose en filigrane la question des effets d'une culture de masse sur les individus et du pouvoir de conviction d'un médecin.
RépondreSupprimerArrivé là, on s'assoit et on pleure.Bon, après on respire un coup et on tâche de faire confiance à la capacité humaine à finir par rétablir de la norme. Il y a aussi une affaire de balance. Les enfants du début de siècle dernier connaissaient le piquant du chardon, l'odeur du fumier et le goût de la framboise, mais ils restaient emmaillotés jusqu'à un an, connaissaient la faim plus que l'appétit, les coups et le manque absolu d'intérêt pour leurs états d'âme.
Le plus délétère dans ce que vous décrivez, c'est sans doute le logiciel à interpréter les pleurs de bébés... Ça me rappelle ce court passage d'un roman mineur où un psy branchait le magnéto et s'esquivait au bistrot. Un jour, il eut la surprise d'y retrouver son patient qui lui annonça avoir lui-même laissé son magnéto en face de celui du psy.
Oui, je crois qu'il faut tempérer l'usage de l'écran, dire qu'il a, comme tout, des contraintes. Oui, l'usage de son corps est l'un des premiers outils d'apprentissage de l'enfant. Comment ne pas être d'accord. Il va falloir le redire...
Merci de ce message et de vos commentaires tout pleins de bon sens.
RépondreSupprimerLe progrès technologique n'est effectivement pas à rejeter en bloc, ne retournons pas à l'âge de la bougie et de la carriole à cheval. Mais il faut le maîtriser, le guider, le dompter. Il ne faudrait pas laisser les rois du marketing et du marché mondial imposer leur vision commerciale des choses. Heureusement une commission de l'académie des sciences, incluant Serge Tisseron (à qui je fais toute confiance) est programmée pour cette année et apportera surement des conseils de prudence (risques de ondes électromagnétiques sur des neurones en plein développement) et d'éthique (est-il normal d'espionner et de marquer son ado à la culotte ?). Cependant le père Noêl sera déjà passé par là et aura fait le plein de gadjets électroniques dans sa hotte.
Dominique LE HOUEZEC